04/11/2018

Au monde, ce qu'accoucher veut dire, une sage-femme raconte ...

mon dernier article par ici date d'il y a cinq ans ... celui d'aujourd'hui est comme un cri d'alarme.

en cinq ans on a le temps d'en lire des livres, on a aussi le temps de faire mille choses et la liste est longue. En ce qui concerne mes lectures j'ai toujours le même rapport avec les livres. Je les aime entre mes mains et puis soudain il faut que je les lise, un par un, ou tous à la fois et là c'est toujours le drame. Un livre qui attend sous une pile d'autres livres à lire ou commencés mais pas terminés. Bref, avec moi les livres n'ont pas la vie facile !

Et puis arrive le livre de Chantal Birman, acheté d'occasion sur internet par belle-maman. Et là arrive ce qui devait enfin arriver ! Les pages du livre me prennent dans leurs pages comme une couverture toute douce et chaude. Je me laisse embrasser par ce livre et je mets ma tête tout entière dedans. La couverture a comme un effet de massage sur mon dos. J'ai l'impression d'être une sportive de haut niveau qui endure l'impossibilité de s'arrêter de lire. Il me faut donc une bouteille d'eau et de quoi marquer les pages et prendre des notes.

Je me rappelle avoir été choquée, voir impactée par les mots que Chantal Birman emploie dans ce livre et dès le début j'ai l'impression qu'on m'attrape par les épaules, qu'on me maintient assise pour me mettre face aux maux de ces femmes dont elles parlent dans ce livre si bien écrit. Madame Birman parle de froideur pour décrire l'annonce de certaines vérités données par le corps médical. Et tout de suite j'ai l'impression que ce monde médical est fermé aux mots qui traduiraient les émotions des patientes. Tout de suite je sens que le corps des femmes est maintenu pour être impacté par des mots scientifiques sans amour, impacté par le froid pour mieux maîtriser cette chaire qui n'est alors plus un corps mais juste un bout de chaire qu'on vient tatouer à vif avec des mots protocolaires.

Dès le début du livre Chantal Birman lève le voile sur cette part d'ombre.
Dès qu'il y a de l'ombre ça m'intéresse de m'y poser et d'observer. Et autant vous dire que tout au long de ce livre on a envie de se poser à l'ombre pour le lire mais aussi pour pleurer sans être vue. Parce que l'autrice de ce lire met ses tripes sur la table. Et c'est votre cœur à vous qui sera saisit par tant de courage, tant de volonté à parler de l'accouchement sous toutes ses formes.

Chantal Birman vous prend toute entière pour vous livrer des choses que les femmes doivent toutes savoir avant, pendant et après avoir accouché. Ce livre est un chuchotement de bon sens amené à quelques millimètres de votre oreille. Je me suis entendu lire à haute voix et pleurer toutes les larmes de mon corps. Tout ça sous une couverture dans mon salon, la nuit tard pour être sûre que personne n'allait me voir pleurer. Résultat tout le monde le sait maintenant ! Et c'est aussi ça ce livre, des litres de larmes.

J'aime ce livre parce que Chantal Birman affirme des choses qui vous feront vous lever ! C'est tout ça que j'ai aimé dans ce livre.

Je terminerai cet article par un très court extrait de ce livre " Lorsqu'une femme enceinte parle d'un ancêtre, elle est le réceptacle de toutes les vies avant la sienne qui ont permis que son enfant soit conçu. Elle porte en elle un Univers passé - celui des générations qui l'ont précédée -, mais aussi futur - celui des générations qui vont suivre. Elle devient le maillon d'une chaîne ininterrompue depuis des milliers et des milliers d'années. Et depuis presque aussi longtemps, près d'elle, avec elle, la sage-femme qui connait ce secret l'aide à extraire la vie qu'elle a créée, accueillie, portée en elle." Chantal Birman.

MERCI MADAME.




























Léa BENCOIL